Le syndrome de Diogène est un trouble comportemental touchant en grande majorité les personnes âgées, avec cependant quelques exceptions. Il se manifeste par une négligence extrême de l’hygiène personnelle et du logement que la personne atteinte occupe. Mais aussi par une immense accumulation d’objets divers (connue sous le terme de syllogomanie). Ce qui entraine non seulement une insalubrité avancée de l’habitation, ainsi que des risques importants sur le plan de la sécurité. L’aide et la prise en charge des personnes atteintes par ce syndrome devront donc s’effectuer sur le plan médical et social, mais nécessitent également un accompagnement spécifique pour redonner à l’habitation son état originel. Le traitement du syndrome de Diogène est séparé en deux phases distinctes. Néanmoins, avant d’entamer ces deux phases, il est important de connaître les différents aspects qui caractérisent ce syndrome.
Comment savoir si une personne est atteinte du syndrome de Diogène ?
Encore méconnue, cette affliction touche, nous l’avons dit, principalement des personnes âgées souffrant d’une solitude après la perte de leur compagnon ou d’un membre proche de leur entourage familial. Mais il peut aussi arriver que des quinquagénaires, voire des quadragénaires, soient atteints par ce trouble du comportement, et l’on observe de surcroit une augmentation constante des jeunes qui développent, eux aussi, un syndrome de Diogène. Il a aussi été observé que le syndrome de Diogène se déclenche généralement après la perte d’un être cher, généralement le conjoint ou un membre proche de la famille.
Notons qu’il s’agit là d’une situation complexe impliquant dans chaque situation des particularités sur le plan psychologique, social et émotionnel ; qu’il faudra à chaque fois prendre en compte pour apporter un accompagnement adapté et surtout sans jugement à la personne atteinte.
Une grande solitude conjuguée à un entassement d’objets et de détritus qui envahissent le logement occupé par le patient
Dire que l’accumulation d’objets (aussi connue sous le terme de syllogomanie) par les personnes atteintes peut atteindre des proportions extrêmes n’est pas exagéré. En effet, les objets et détritus peuvent très vite envahir l’habitation entière, des murs jusqu’au plafond. Ce qui entraine une réduction de la surface occupée à une portion congrue, se limitant souvent à une seule pièce, elle-même très encombrée. Il peut même arriver que cela entraine la non-accessibilité à des pièces entières, voire l’impossibilité de pénétrer ou de sortir du logement normalement.
Cet encombrement pourra provenir d’objets provenant de l’extérieur sans utilité immédiate, ou totalement superflue, causé par une peur pathologique du manque. Tandis que, dans d’autres situations, les objets accumulés proviennent de l’intérieur et se composent principalement de déchets de toutes sortes qui ne sont plus évacués depuis longtemps.
L’isolement est l’un des facteurs déterminants dans ce processus, il s’accompagne également dans la grande majorité des cas par un fort déni, qui entrave la prise de conscience de la personne atteinte par le syndrome.
Un abandon de l’entretien du logement qui s’accompagne très souvent d’un relâchement de l’hygiène personnelle
À ces problèmes d’entassement extrêmes et d’absence d’hygiène dans le domicile vient fréquemment (mais pas toujours) se superposer une incurie sur le plan de l’hygiène personnelle. Ces variations comportementales chez les patients ont donné lieu à l’établissement de plusieurs paliers par les autorités médicales. Ainsi, dans certains cas, il peut arriver que la personne atteinte par le syndrome de Diogène parviennent à rester propre et élégante, ce qui pourra empêcher l’entourage de détecter le trouble si elles ne peuvent constater la déréliction du logement. Dans d’autres situations, la personne continuera de vivre au milieu des détritus durant une longue période, tandis que d’autres choisiront de dormir dans la rue.
Des risques majeurs pour la santé du patient, sa sécurité et celle du voisinage
Cet abandon d’une bonne tenue de la propreté personnelle, couplée à l’insalubrité causée par l’entassement d’objets et de détritus, fait peser un risque majeur sur la santé et la sécurité de la personne atteinte. Mais aussi sur le voisinage. En effet, l’apparition de nuisibles tels que les rats ou les cafards sera favorisée par l’accumulation d’immondices. Ce qui aura pour effet de faire peser un risque sanitaire à l’ensemble des occupants d’un immeuble, et plus particulièrement au patient, dont les risques de développer d’autres pathologies sont accrus. À ceci s’ajoute une augmentation des risques d’inondation et d’incendie.
Enfin, il est important de souligner qu’il n’est pas rare que les relations avec le voisinage s’enveniment. Et ce, à cause des mauvaises odeurs qui se dégagent des détritus engrangés qui envahissent les parties communes et l’environnement direct de l’habitat. Il est ainsi courant que cette insalubrité majeure ainsi que les risques accrus sur le plan de la sécurité nécessitent de vider et de nettoyer le logis en urgence entrainant une expulsion du locataire de la part des propriétaires et, dans certains cas, par arrêté préfectoral.
Se faire accompagner pour le traitement du syndrome de Diogène chez le patient, mais aussi pour réhabiliter le logement
En raison du déni que développent les personnes souffrant du syndrome de Diogène et de leur isolement quasi systématique, il est très difficile de diagnostiquer et d’accompagner le patient. D’autant que celui-ci est causé par des troubles et des pathologies sous-jacentes qu’il faudra pouvoir diagnostiquer et traiter ensuite. Vous l’aurez compris, une aide extérieure de la part des services sociaux et de professionnels médicaux sera incontournable pour aider le patient. Ainsi, il est conseillé de se tourner vers une assistante sociale qui pourra mettre en place un accompagnement adapté.
Réhabiliter et nettoyer le logement pour le rendre à nouveau habitable
L’autre phase, non moins importante, du traitement du syndrome de Diogène concernera l’habitation elle-même, qui devra être nettoyée et remise en état. Ici, le mieux est de faire appel à une société de nettoyage spécialisée dans la remise en état de logements détériorés par un occupant atteint par le syndrome et dont les agents ont l’habitude de réaliser ce qui s’apparente à de véritables chantiers.
En effet, nettoyer un logement encombré de détritus de toutes sortes, souvent en état de décomposition avancée, exige une expérience solide ainsi que des équipements de protection et d’hygiène spécifique. De surcroit, l’aspect humain sera également pris en compte, ce qui se traduit par une absence de jugement et un professionnalisme à toute épreuve se traduisant par un soin particulier apporté aux objets personnels et de valeur. Notons que si on en formule la demande, un tri des objets pourra être effectué, notamment pour sauvegarder et conserver des documents importants (pièces d’identité, documents médicaux, etc.).
Vous l’aurez ainsi compris, le traitement du syndrome de Diogène a lieu en deux phases, l’une permettant de prendre en charge la personne sur un plan de santé et l’autre consistant dans une réhabilitation complète et totale du foyer.