Le syndrome de Diogène est un trouble du comportement qui se caractérise par une tendance à l’accumulation d’objets, une négligence de l’hygiène personnelle et du logement, et un isolement social volontaire. Ce syndrome touche principalement les personnes âgées, mais peut aussi concerner des personnes plus jeunes. Il est souvent associé à des troubles psychiatriques, neurologiques ou somatiques, mais pas toujours. Comment reconnaître et identifier le syndrome de Diogène ? Quelles sont ses causes et ses conséquences ? Quelles sont les solutions pour aider les personnes qui en souffrent ? Cet article vous propose un éclairage sur ce phénomène méconnu et complexe.
Qu’est-ce que le syndrome de Diogène ?
Le syndrome de Diogène tire son nom du philosophe grec Diogène de Sinope, qui vivait au IVe siècle avant J.-C. dans le dénuement et le mépris des conventions sociales. Il a été décrit pour la première fois en 1975 par la gériatre américaine Allison N. Clark, qui a observé des cas de personnes âgées vivant dans des conditions d’insalubrité extrême.
Le syndrome de Diogène se manifeste par les symptômes suivants :
- Une accumulation compulsive d’objets hétéroclites, sans valeur ni utilité, qui encombrent le logement et créent un risque d’incendie, d’infection ou d’accident.
- Une négligence de l’hygiène corporelle et du ménage, qui entraîne des odeurs nauséabondes, des parasites, des infections cutanées ou des maladies.
- Un isolement social volontaire, qui se traduit par un refus de toute aide extérieure, un rejet des proches, une absence de communication et une indifférence aux normes sociales.
- Un déni de la situation, qui empêche la personne de prendre conscience de son état et de demander de l’aide.
- Une personnalité soupçonneuse, méfiante, distante, voire paranoïaque, qui peut conduire à des comportements agressifs ou violents envers les autres.
Le syndrome de Diogène n’est pas une maladie en soi, mais un ensemble de symptômes qui peuvent avoir de multiples causes. Il peut être lié à des troubles psychiatriques (dépression, schizophrénie, démence…), à des troubles neurologiques (maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, accident vasculaire cérébral…), à des troubles somatiques (diabète, hypothyroïdie, carences…), ou à des facteurs psychosociaux (traumatisme, deuil, solitude…).
Quelles sont les conséquences ?
Le syndrome de Diogène a des répercussions néfastes sur la santé physique et mentale des personnes qui en souffrent. Elles sont exposées à des risques d’infections, de malnutrition, de déshydratation, d’escarres, d’ulcères, de fractures ou d’intoxications. Elles sont également plus vulnérables aux accidents domestiques, aux chutes ou aux incendies. Leur espérance de vie est réduite par rapport à la moyenne.
Le syndrome de Diogène a par ailleurs des répercussions sur l’entourage des personnes atteintes. Les proches peuvent se sentir impuissants, coupables, inquiets ou en colère face à cette situation. Ils peuvent être confrontés à l’incompréhension ou au rejet de la part des voisins ou des services sociaux. Ils peuvent pareillement subir des pressions ou des menaces de la part des propriétaires ou des syndics pour faire évacuer le logement.
Comment identifier le syndrome de Diogène ?
Identifier le syndrome de Diogène n’est pas toujours facile, car les personnes qui en souffrent ont tendance à se cacher ou à se couper du monde. Il faut donc être attentif aux signes suivants :
- Un logement encombré, sale, malodorant, sans eau ni électricité, avec des fenêtres et des portes barricadées.
- Une personne qui refuse les visites, les appels ou le courrier, qui ne sort plus ou qui se montre hostile ou agressive.
- Une personne qui porte des vêtements sales, déchirés ou inadaptés à la saison, qui a des cheveux ou des ongles longs et sales, qui présente des plaies ou des infections.
- Une personne qui ne se nourrit pas correctement, qui consomme de l’alcool ou des médicaments de façon excessive, qui présente des troubles du sommeil ou du langage.
Si vous soupçonnez qu’une personne de votre entourage souffre du syndrome de Diogène, il est important de ne pas la juger ni de la brusquer. Il faut essayer de nouer un contact avec elle, de lui témoigner de l’intérêt et de la bienveillance, de lui proposer une aide adaptée à ses besoins et à son rythme. Il faut également signaler la situation aux services sociaux ou médicaux compétents, qui pourront intervenir en cas d’urgence ou de danger.
Quelles sont les solutions pour aider les personnes atteintes du syndrome de Diogène ?
Il n’existe pas de traitement spécifique pour le syndrome de Diogène, mais il existe des solutions pour aider les personnes qui en souffrent. Il s’agit d’une prise en charge pluridisciplinaire, qui implique des professionnels de la santé, du social et du juridique. Le but est de rétablir les conditions de vie dignes et sécurisées, de soigner les éventuels troubles associés, et de favoriser le lien social.
Quelle est la prise en charge ?
- Un nettoyage et une désinfection du logement, avec le consentement de la personne ou une décision judiciaire si nécessaire.
- Un suivi médical et psychologique, pour dépister et traiter les troubles physiques ou mentaux, et pour accompagner la personne dans son changement de comportement.
- Un soutien social, pour aider la personne à régler ses problèmes administratifs ou financiers, à bénéficier d’aides sociales ou d’allocations, à maintenir ou à restaurer ses relations familiales ou amicales.
- Une orientation vers des structures adaptées, si le maintien à domicile n’est pas possible ou souhaitable. Il peut s’agir d’un hébergement temporaire ou permanent, d’un accueil familial ou d’une maison de retraite.