Le syndrome de Diogène est un trouble du comportement qui se caractérise par l’accumulation d’objets inutiles ou hors d’usage et de déchets dans son logement au point que ce dernier devienne insalubre et difficilement habitable. Le syndrome touche généralement des personnes de plus de 60 ans et il est souvent associé à d’autres maladies mentales. Mais quelles sont les causes psychologiques de ce syndrome ? Quelles sont les études qui ont tenté de comprendre les mécanismes psychiques à l’œuvre chez les personnes atteintes du syndrome de Diogène ? Cet article vous propose un aperçu des recherches actuelles sur le syndrome de Diogène psychologie.
Quelles sont les causes psychologiques ?
Le syndrome de Diogène est probablement dû à un traumatisme vécu dans la petite enfance. Après un long intervalle de vie, sans particularités, le processus de “diogénisation” peut se déclencher à l’occasion d’une séparation, d’un décès ou d’un changement brusque de situation. “À l’image du philosophe Diogène de Sinope – à qui le syndrome emprunte le nom – les Diogènes sont des personnes qui sont nées au paradis et qui lentement ou brutalement passent en enfer, confirme le Dr. Jean-Claude Monfort, neuropsychogériatre. C’est cette rupture de vie qui va complètement déréguler leur relation à eux-mêmes et aux autres. Ce mode de vie est la partie visible d’un processus invisible ancien qui a fait perdre l’harmonie des liens avec les objets, le corps et les autres”.
Le syndrome de Diogène peut aussi être la conséquence d’une maladie mentale sous-jacente, telle qu’une schizophrénie, un trouble paranoïaque, un trouble obsessionnel compulsif, une paraphrénie, (délire paranoïde où le monde délirant se superpose au monde réel) ou encore une maladie liée à l’alcoolisme. Dans ces cas, le syndrome de Diogène est considéré comme un symptôme secondaire, qui révèle la détérioration cognitive et sociale du patient.
Quelles sont les études sur le syndrome de Diogène psychologie ?
Les études sur le syndrome de Diogène psychologie sont encore peu nombreuses et souvent limitées par la difficulté d’accès aux personnes concernées, qui refusent généralement toute aide ou intervention extérieure. Néanmoins, quelques travaux ont tenté d’explorer les caractéristiques psychologiques des personnes atteintes du syndrome de Diogène, ainsi que les facteurs associés à leur prise en charge.
Une étude menée en 2017 par une équipe française a comparé 38 patients atteints du syndrome de Diogène à 38 témoins appariés selon l’âge, le sexe et le niveau d’éducation. Les résultats ont montré que les patients présentaient des scores plus élevés que les témoins sur les échelles mesurant la dépression, l’anxiété, le stress perçu, le sentiment d’isolement social et la détresse psychologique. Les patients avaient également des scores plus faibles que les témoins sur les échelles mesurant l’estime de soi, la satisfaction de vie et le soutien social perçu. Les auteurs ont conclu que le syndrome de Diogène était associé à un état de souffrance psychologique important, qui nécessitait une prise en charge adaptée.
Une autre étude réalisée en 2019 par une équipe espagnole a examiné les facteurs liés à l’acceptation ou au refus d’une intervention sociale chez 50 patients atteints du syndrome de Diogène. Les résultats ont révélé que les patients qui acceptaient une intervention sociale étaient plus jeunes, avaient un meilleur état cognitif, présentaient moins de symptômes dépressifs et avaient plus conscience de leur problème que ceux qui refusaient une intervention sociale. Les auteurs ont souligné que ces facteurs pouvaient être utilisés comme des indicateurs pour orienter la stratégie d’intervention la plus appropriée pour chaque patient.
Le syndrome de Diogène est un trouble du comportement complexe, qui peut avoir des causes psychologiques variées. Les études sur le syndrome de Diogène psychologie sont encore peu nombreuses, mais elles permettent de mieux comprendre les caractéristiques et les besoins des personnes atteintes de ce syndrome. Il est important de développer des approches pluridisciplinaires, qui prennent en compte les aspects médicaux, sociaux et psychologiques du syndrome de Diogène, afin d’offrir une prise en charge adaptée et respectueuse aux patients.