La gare Saint-Charles de Marseille, qui accueille chaque jour des milliers de voyageurs, est devenue un dépotoir à ciel ouvert avec une accumulation de déchets très importante. Depuis le début du mois d’août, les ordures s’y entassent, faute de ramassage par les agents de nettoyage du groupe Laser Propreté, en grève pour réclamer le paiement de leurs salaires et de leurs primes. Une situation qui ternit l’image de la cité phocéenne et qui pose des risques sanitaires et environnementaux.
Un contexte social complexe
La grève des agents de nettoyage s’ajoute à celle des éboueurs, qui dure depuis le 1ᵉʳ août. Les syndicats réclament une revalorisation salariale et une amélioration des conditions de travail. La Métropole a proposé une prime exceptionnelle de 500 euros, mais les négociations sont au point mort. Pendant ce temps, les poubelles s’entassent dans les rues de Marseille, provoquant la colère et l’exaspération des habitants. Après l’infestation des bus et des trams de la ville aux punaises de lits, ce sont désormais les déchets qui s’amoncèlent partout dans la gare, empêchant les voyageurs de circuler librement.
Accumulation de déchets Marseille : une solution partielle
Pour tenter de remédier à ce problème, la Métropole Aix-Marseille-Provence a organisé une opération de nettoyage dans la nuit du mardi 10 au mercredi 11 août. Une quarantaine d’agents ont été mobilisés pour ramasser les déchets qui s’accumulaient sur les quais et dans les souterrains de la gare. Selon la Métropole, 15 tonnes de déchets ont été évacuées lors de cette opération, qui a duré quatre heures. Cependant, la grève continue et les employés de l’entreprise mandatée ne sont pas encore prêts à reprendre le travail.
Le maire de Marseille, Benoît Payan, a qualifié la situation de “déplorable et d’inacceptable”. Il a demandé au préfet de police d’intervenir pour faire respecter l’ordre public et assurer la salubrité de la gare. Il a également appelé à une reprise du dialogue entre le groupe Laser Propreté et les agents grévistes. Face à ce blocage, l’entreprise qui gère la gare, SNCF Gares & Connexions, pourrait faire appel à des entreprises privées pour assurer le ramassage des déchets dans les jours à venir. C’est ce qu’elle a déjà fait dans d’autres gares touchées par des mouvements sociaux, comme à Paris ou à Lyon. Cette solution permettrait de garantir la propreté et l’attractivité de la gare Saint-Charles, qui est un point stratégique pour le tourisme et l’économie de Marseille.