Le syndrome de Diogène est un trouble du comportement qui se caractérise par une négligence de l’hygiène corporelle (incurie) et domestique, une tendance à l’accumulation d’objets ou de déchets et un isolement social. Ce syndrome touche principalement les personnes âgées. Cependant, ce trouble peut aussi toucher les personnes plus jeunes. La principale cause de l’apparition de ce syndrome reste le décès d’un proche ou un changement brutal dans la vie. Mais existe-t-il un syndrome de Diogène propre, c’est-à-dire sans négligence de l’hygiène ? Cet article va tenter de répondre à cette question. Suivez le guide…
Le syndrome de Diogène propre : une réalité ou une contradiction ?
L’incurie ou le manque d’hygiène fait partie de l’un des symptômes principaux de ce trouble. Le terme de syndrome de Diogène propre semble donc tout à fait contradictoire. Toutefois, il existe des cas où des personnes accumulent des objets sans pour autant négliger leur hygiène personnelle ou celle de leur logement. Ces personnes ont, en général, une honte importante qui les poussent vers l’isolement social. Elles peuvent même avoir recours à des services de nettoyage ou de désencombrement pour maintenir leur lieu de vie en état. Dans ces cas-là, il s’agit d’une dissimulation totale du syndrome.
Pour répondre à la question posée dans le titre de l’article, il est important de comprendre la différence entre syllogomanie et ce trouble. Ce trouble comprend les symptômes : incurie, amassement compulsif, etc. Néanmoins, la syllogomanie ne comprend que l’accumulation d’objets utiles ou inutiles. Dans ce cas-là, il est donc possible de faire un rapprochement entre ce trouble psychiatrique et syllogomanie.
Quels sont les chiffres actuels ?
Il n’existe pas de données officielles sur le nombre de personnes atteintes du syndrome de Diogène propre en France ou dans le monde. En effet, ce trouble est souvent méconnu, sous-diagnostiqué ou confondu avec d’autres pathologies. De plus, les personnes souffrant de ce trouble sont souvent seules et isolées socialement.
Néanmoins, on estime que le syndrome de Diogène touche environ 0,5 % des personnes âgées de plus de 65 ans, soit environ 50 000 personnes en France. Parmi elles, on peut supposer qu’une partie présente un syndrome de Diogène propre, c’est-à-dire sans négligence de l’hygiène. Selon une étude menée en Espagne en 2015, sur 69 cas de syndrome de Diogène analysés, 17 % présentaient une hygiène personnelle et domestique acceptable.
Pour conclure, ce chiffre explique donc que ce syndrome de Diogène spécifique pourrait être beaucoup plus présent en France, avec des patients malheureusement inconnus. Selon des analyses récentes sur ce type de trouble, il se pourrait que près de 18 000 personnes soient touchées en France.
Comment reconnaître le syndrome de diogène propre ?
Le principal symptôme que l’on va pouvoir reconnaître rapidement est l’accumulation d’objets. Attention toutefois, amasser des objets de manière compulsive n’est pas forcément corrélé à ce syndrome. En effet, les troubles obsessionnels compulsifs peuvent aussi amener les personnes à procéder à un amassement exagéré.
La grande différence qu’il va être possible de faire c’est de différencier ces deux troubles grâce au type de l’accumulation. En effet, si l’amassement des objets est désordonné, il sera possible de penser à un syndrome “propre”.
L’autre symptôme peut être l’évitement. En effet, les personnes touchées par le syndrome de Diogène, sous n’importe quelle sorte, s’écartent rapidement de la société et vont s’enfermer, petit à petit, dans un isolement social important.
Les troubles psychiatriques : un paramètre important
Pour aller encore plus loin, il est important de savoir que, pour reconnaître un syndrome de Diogène, il faut pouvoir comprendre d’où celui-ci provient et quelles en sont les causes. En réalité, ce trouble peut apparaître à la suite d’un changement brutal dans la vie : décès d’un proche, changement de domicile, décès d’un animal. Pour faire simple, tous les événements qui peuvent radicalement faire changer le quotidien sont à prendre en compte.
Ensuite, il faut savoir que les pathologies psychiatriques peuvent aussi avoir un impact sur ce trouble. En effet, il a été prouvé à maintes reprises que la schizophrénie, la bipolarité, la psychose ou encore les troubles obsessionnels compulsifs peuvent jouer un rôle important dans l’apparition du syndrome.
Comment traiter ce trouble ?
Pour conclure cet article, il était crucial de parler des traitements. Dans ce cas précis, l’incurie n’est pas au centre de toutes les préoccupations, c’est plutôt l’amassement compulsif. Par conséquent, les traitements vont différer. Bien sûr, la première action qui devra être réalisée, c’est de nettoyer le logement, en faisant appel à des entreprises comme Sinope. Ensuite, la prise en charge de la personne sera aussi très importante en lui proposant, notamment, une thérapie comportementale et cognitive auprès d’un psychologue clinicien.
Ces thérapies, aussi appelées TCCs, permettent de faire changer le comportement d’une personne en la “déshabituant” à des pratiques. Petit à petit, séance après séance, il sera possible de voir des améliorations notables.