L’accumulation extrême et pathologique d’objets par les personnes atteintes par le syndrome de Diogène engendre de nombreuses problématiques. Et ce pour la personne atteinte, mais aussi pour le propriétaire de son logement. En effet, cette thésaurisation pathologique d’objets et de déchets hétéroclites, aussi connue sous le nom de syllogomanie, peut très vite entrainer l’insalubrité ainsi que la dégradation accélérée du logement occupé. Mais aussi engendrer des problèmes de sécurité pour l’occupant comme pour le voisinage. Dans cet article, nous évoquerons les recours et leviers dont disposent les propriétaires pour obtenir l’autorisation de vider un appartement des meubles et objets qui y sont accumulés, afin de le remettre dans son état originel.
Tentez d’établir un dialogue avec la personne atteinte de syllogomanie pour obtenir l’autorisation de vider son appartement
Si vous êtes propriétaire et que vous vous retrouvez face à un locataire atteint du syndrome de Diogène, il est important d’agir rapidement, mais également de manifester de l’empathie et du respect à l’égard de cette personne. En d’autres termes, il faut s’efforcer de ne pas juger le locataire ni de stigmatiser sa maladie. Mais plutôt, de chercher à comprendre sa situation et de l’orienter vers les professionnels de santé compétents pour lui venir en aide, tout en faisant preuve de tact à son encontre.
Établir le dialogue et “négocier “ avec une personne souffrant de ce trouble mental est, disons-le sans ambages, assez compliqué. En effet, le syndrome de Diogène s’accompagne systématiquement de déni et d’un isolement social extrême. Mais aussi de formes plus ou moins prononcées de dépression, auquel vient souvent se rajouter d’autres pathologies mentales qui diffèrent selon les individus (bipolarité, schizophrénie, troubles autistiques, paranoïa …) . Pour faciliter la prise de contact et le dialogue, il est donc souvent préférable de passer par l’entremise d’une assistante sociale, qui recourra si besoin à l’assistance d’un psychologue pour y parvenir.
Dans le meilleur des cas, vous parviendrez peut-être à obtenir directement l’accord de l’occupant du logement, pour ensuite vider l’appartement ou la maison concernée. Vous pourrez ensuite réaliser un nettoyage en profondeur et si besoin, une désinfection. Pour cela, vous pouvez faire appel à une société de nettoyage spécialisée comme la nôtre, habituée aux problématiques spécifiques que pose ce type de situation délicate et hors norme. Nous sommes notamment rompus à l’exercice ardu du tri des affaires personnelles ou encore de documents importants à conserver lors de l’évacuation des déchets accumulés.
Dans ce processus, il est primordial de respecter les règles de procédure imposées par la loi, et de ne pas chercher à expulser le locataire de manière abusive ou illégale. Si vous ne parvenez pas à obtenir l’accord direct de la personne qui occupe le logement dont vous êtes propriétaire, il existe néanmoins des recours légaux, sur lesquels vous pouvez vous appuyer.
Les recours légaux sur lesquels vous pouvez vous appuyer pour obtenir l’autorisation de vider un appartement en cas de refus de son occupant
Avant de détailler les divers recours légaux qui vous permettront de procéder au débarras du logement concerné, ainsi qu’à son nettoyage et son assainissement, voici les erreurs à ne pas commettre :
- N’entrez pas dans l’appartement ou la maison en l’absence de l’occupant sans son autorisation, cela constitue une violation de domicile pouvant entraîner des poursuites judiciaires.
- Ne forcez pas le locataire à vous ouvrir la porte si vous sonnez, car il a le droit de refuser de vous laisser entrer.
- Abstenez-vous d’intervenir dans le dos du locataire en recourant à une société de Débarras pour vider l’appartement sans son accord. Puisque cela peut vous causer des problèmes juridiques majeurs et vous expose à des poursuites en cas de dépôt de plainte.
Vous l’aurez compris, engager le dialogue avec le locataire pour trouver un accord à l’amiable est la meilleure solution pour résoudre la situation. Si vous n’y parvenez pas, voici les recours légaux qui s’offrent à vous, mais précisent au passage que de telles procédures sont souvent longues et pénibles.
Les retards de paiement de loyer
Les retards de paiement de loyer sont une préoccupation majeure pour les propriétaires. Cela peut être encore plus problématique lorsque le locataire souffre du syndrome de Diogène ou d’autres troubles psychologiques. Dans ces situations, les retards de paiement peuvent être un symptôme de difficultés plus profondes et complexes, qui nécessitent une approche sensible et réfléchie.
Si le locataire ne parvient pas à payer régulièrement son loyer, une procédure d’expulsion pourra ainsi être envisagée. Cependant, il est important de respecter toutes les règles légales pour éviter les conséquences juridiques indésirables que nous avons abordées plus haut. Il convient par ailleurs de rappeler ici que, même si le locataire n’entretient pas son logement et ne répond pas à ses obligations, l’appartement demeure occupé sur le plan légal. Et ce, jusqu’à ce qu’une décision de justice autorise son éventuelle expulsion, un relogement, ou encore la prise en charge au sein d’une structure médicale adaptée.
Les plaintes émises de la part du voisinage
Les plaintes des voisins peuvent être utiles pour lancer le processus d’expulsion, ou pour trouver une solution de relogement adaptée avec l’aide des services sociaux. Si les voisins signalent des problèmes tels que des nuisances, des odeurs ou des déchets accumulés, vous pouvez solliciter un huissier de justice pour en faire le constat. Toutefois, il convient de noter que les poursuites peuvent être longues et complexes. De surcroit, l’expulsion d’un locataire est une procédure difficile, qu’il s’agisse d’un non-respect des obligations d’entretien comme d’un défaut de paiement. D’autant que lorsqu’il s’agit d’un locataire présentant des troubles psychologiques, la procédure peut prendre plus de temps. En effet, les autorités sont généralement réticentes dès lors qu’il s’agit de laisser un individu déjà vulnérable sans assistance.